Artiste: Metamorphosis
Album : The Turning Point
Sortie : 30 novembre 2016
Page : https://metam.bandcamp.com/album/the-turning-point
Label : Black RAbbit Prod
Page du label : https://blackrabbitprod.bandcamp.com/
Mouton-note: [ :-| ]
Support : CD
Auteur : CHFAB
Lien pour la pochette : https://metam.bandcamp.com/album/the-turning-point
Mots-clés pour catégorisation : neo progressif metal atmosphérique
Cinquième effort pour ce groupe suisse existant depuis 2002, prodiguant
un néoprog d'obédience métal avec un fort penchant mélodique, comme on
en voit fleurir partout (vraiment partout) sur la planète... On pensera
aux tenors du genre, évidemment, que ce soit, par exemple, Sylvan pour
l'Allemagne, The Last Embrace pour la France, Arena pour l'Angleterre
(légèrement plus prog cependant), John Wesley pour les USA, ou bien
Ayreon aux Pays Bas... Ce disque ne déroge pas à la règle, dont les
ingrédients ne sont plus à décrire; une énorme pincée de Pink Floyd
période The Wall (c'est fou ce que ce pavé inspire encore!), rythmiques
lentes et pesantes, nappes néo symphoniques à n'en jamais démordre (pas
de solo de clavier), riffs metal, incisifs ou atmosphériques, enfin un
chant permanent, nous rappelant combien ce néo doit plus à la pop qu'au
progressif, hymnes accrocheurs et répétitifs à
l'appui...<br><br>
Le décor est planté, et les amateurs, voire adorateurs, de ces paysages
immuables en sauteront certainement au plafond, dont le combo s'est
appliqué à suivre à la lettre les moindres détails. C'est sa force,
mais c'est aussi sa faiblesse; la musique de Metamorphosis (le nom du
groupe, le masque blanc en plastique pour la cover, pas des plus
originaux non plus) semble ne jamais vouloir s'aventurer ailleurs que
dans des sentiers très balisés, et qu'elle n'a pas inventé, loin s'en
faut, conférant à son album soit une parfaite cohérence pour les uns
(ils sont nombreux), soit un manque certain d'idées et de
renouvellement pour les autres...<br><br>
Ceci étant dit, on reconnaîtra très volontier un vrai savoir faire des
musiciens (à part le batteur, dont on se demande parfois s'il y en a un
véritablement), le guitariste sortant naturellement du lot (Jean-Pierre
Schenk), et dont le son et le style de jeu heavy metal années 80
habillent toutes les compos d'une plutôt belle dextérité. Van Halen sur
le bout des doigts, pour les soli... Le chant (hormis des textes
anglais plutôt faibles et à la prononciation laborieuse) prend plus de
valeur sur les refrains, calibrés, et avec effet galvanisant. Chaque
pièce a été construite sur le même schéma, plus ou moins, très
classique mais en principe efficace. Sauf lorsque c'est le seul menu
qui vous est proposé (en caricaturant un peu), pour pas moins d'une
heure d'écoute... Et un très bon mixage, une bonne production, ce qui
est le cas ici, ne suffisent pas toujours à prévaloir d'une certaine
lassitude, même si l'on sait bien que revenir à un album, apprendre à
le connaître, c'est déjà apprendre à l'aimer...<br><br>
<i>The Turning Point</i>, malgré le choix de proposer une
musique fédératrice, un chant anglophone et des compositions taillées
pour un succès qu'il aurait certainement eu il y a à peu près 35 ans,
ne parvient pas réellement à faire concurrence aux innombrables groupes
déclinant déjà ce néoprog, avec une technique souvent plus éclatante,
et dont on a peine, pourtant parfois, à les distinguer les uns des
autres... Restent les amateurs, et les purs fans, qui ne manqueront pas
d'apprécier <i>The Turning Point</i>, un disque somme toute
très fidèle à son genre.